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[RP] « Ô FME, sais-tu bien ce à quoi tu t'engages? »

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Message par Ingeburge Ven 4 Nov 2011 - 10:59

[RP] « Ô FME, sais-tu bien ce à quoi tu t'engages? » Octroiaelith


[Note HRP : des personnages ne se trouvant pas en Bourgogne IG étant conviés, le RP se déroulera en parallèle ici : https://inge-von-ahlefeldt.forumactif.org/f31-aula-magna
Merci donc de penser à aller y jeter un coup d’œil avant de poster en gargote car il se peut que je ne fasse pas la retranscription assez vite.
LJD Inge.]
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Message par Ingeburge Ven 4 Nov 2011 - 10:59

Pour pénétrer dans l'enceinte du château des ducs d'Auxerre, remarquable construction urbaine dominant la cité du même nom, un seul point d'entrée, la Tour Gaillarde, qui, dans son soubassement, faisait office de geôles et accueillait donc les hôtes privilégiés de la maîtresse des lieux. Il va sans dire qu'il valait mieux avoir une bonne raison à opposer aux Morvandiaux du châtelet qui veillaient d'un œil jaloux sur le portail de bois de chêne fermant l'endroit aux curieux, aux étrangers et aux indésirables. Ces hommes d'armes taciturnes vous jaugeaient d'un air aussi hermétique que leur langage incompréhensible et à l'accent particulier qui mettait des " è " et des " ai " partout. En cette dernière journée d'octobre, quelques hardis personnages se risqueraient à affronter les gardes car la duchesse d'Auxerre recevait le soir une société aimable et choisie – du moins l'espérait-elle car plus de la moitié de la liste des invités avait été dressée par la Flamboyante Maîtresse Equine – à l'occasion de l'anoblissement de cette dernière. Autant dire que seuls ceux qui présenteraient le carton d'invitation et déclineraient leur identité avec soin pourraient espérer entrer.

Une fois l'obstacle des Morvandiaux franchi et l'effarement d'entendre des râles et des cliquetis venir de l'imposante tour d'entrée, les invités débarqueraient dans une cour proprette et bien tenue au milieu de laquelle trônait un orme dont la ramure avait été altérée par les premiers fraîcheurs automnales et où la duchesse édictait des annonces et rendait la justice. A gauche de l'arbre, l'on pouvait apercevoir les écuries, surmontées des deux étages des communs; derrière, l'église Saint-Alban, lieu de culte privé de la duchesse; à droite, le logis seigneurial, bâtiment le plus vaste de l'ensemble et flanqué en son centre d'un escalier en colimaçon fermé qui desservait chacun des niveaux. C'était là le but des convives et c'était là qu'ils seraient amenés par des domestiques parfaitement stylés.

Là, l'ascension commencerait, pour rejoindre la grande salle sise au premier étage et où devait se dérouler la cérémonie d'octroi, avant d'emprunter un corridor menant à une porte massive qui serait aussitôt tirée pour laisser libre passage. Le privilégié qui avait eu autorisation de visiter l'antre de la Prinzessin découvrirait alors l'Aula Magna, pièce de vastes dimensions occupant la quasi totalité du niveau. Ce qui le frapperait ensuite, ce seraient tous ces oriflammes aux couleurs profondes et riches reprenant les armes du domaine ducal et les armoiries familiales des Ahlefeldt-Oldenbourg qui étaient suspendus aux solives du plafond.

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L'invité pénètrerait ensuite plus avant, remarquant placée contre le mur du fond, la cathèdre ducale au haut dossier richement ouvragé et aux accotoirs pleins, l'ensemble étant surmonté d'un dais de velours plain azur. Le reste de l'ameublement était dans le même ton, l'un des murs s'étirant en longueur était en partie tapissé d'armoires aux vantaux peints et incrustés d'émaux et d'autres meubles – dressoirs, coffres, bibliothèque –; le pan d'en face était lui habillé de tapisseries aux couleurs chatoyantes et accueillait la grande cheminée servant de point de chauffage et de cuisson en cas de festoiement. Près de l'âtre se trouvait une crédence accueillant ustensiles et vaisselle. Ayant achevé sa traversée, l'hôte pourrait prendre place sur l'une des escabelles ou l'un des faudesteuils qui avaient été installés face au siège réservé à la duchesse d'Auxerre. A la droite de celui-ci, un " cassone " dont le couvercle présentant une scène peinte avait été laissé ouvert à dessein; à gauche, un pupitre destiné au héraut, témoin du serment à venir.

Pour l'heure, l'Aula Magna vivement éclairée de centaines de chandelles, était vide. La glaciale duchesse d'Auxerre n'avait pas encore fait son apparition.
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Message par Aelith Ven 4 Nov 2011 - 17:20

Augy.

―Augy.

Face au miroir qui lui renvoyait une image d'elle-même plus apaisée que celle qu'elle cotôyait ces derniers temps, la Flamboyante Maîtresse Equine terminait de se préparer. Le nom de ce qui serait son futur fief lui avait presque échappé: portant ses mains nues à ses lèvres, elle les effleura, vérifiant une dernière fois qu'elles n'avaient plus la terne sécheresse des jours précédants. Si ses joues pouvaient encore sembler légèrement creusées, elle avait coiffé ses cheveux de telle sorte que quelques mèches ondulées retombaient sur ses pomettes, masquant les défauts qui ne s'étaient pas encore estompés. Si Aelith pouvait aisément deviner que la tenue de sa future suzeraine serait des plus chargée, et que cette dernière arborerait bijoux et tissus de prix, elle avait fait le choix d'une tenue certes féminine, laissant derrière elle ses manières de cavalière, mais simple. Elle souhaitait paraître devant la Duchesse d'Auxerre telle qu'elle était, sans trop d'artifices, sans masque. Ce choix, peut-être, était osé: elle connaissait le goût de la Prinzessin pour les belles tenues, et elle-même l'entretenait également. Mais elle connaissait le discernement de la Froide: sans doute saisirait-elle cette intention inarticulée. Quant à Aelith, elle aurait tout le loisir de laisser son admiration pour certains vêtements paraître sagement sur elle lorsqu'elle aurait été anoblie.

Avisant une dernière fois son reflet, elle se trouva belle, et s'accorda un sourire. Délaissant le miroir, elle s'approcha de la fenêtre, observant un instant la cour pavée qui, bientôt, accueillerait les invités. Qui viendrait? Elle se mordilla furtivement la lèvre inférieure, légèrement angoissée à l'idée de ne pas voir le visage rassurant de son ami, Galaad. Puis l'assurance que son cousin serait présent la rasséréna, et elle quitta sa chambre pour rejoindre l'Aula Magna.

Elle avait beau être une habituée des lieux, elle avait beau s'être tenue ici-même des dizaines de fois, le spectacle des oriflammes et de leurs châtoyantes couleurs, des meubles et de leur douce harmonie, des chandelles allumées, la laissa un instant le souffle coupé. Tout cela, aujourd'hui, était en partie pour elle.

Un réflexe lui fit effleurer le pendantif qu'elle portait au cou, auquel étaient accrochées deux médailles aristotéliciennes: celle de feu son père, et la sienne.

Finalement, tout cela, aujourd'hui, était en partie pour lui.
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Message par Ingeburge Ven 4 Nov 2011 - 17:22

Anne_blanche a écrit:[RP] « Ô FME, sais-tu bien ce à quoi tu t'engages? » 4433055194a309c767898c

Je n'irai pas.

Les mots étaient tombés des lèvres d'Anne comme une évidence. Elle avait peu connu la jeune rousse qui recevrait ce jour-là un fief, pas assez en tous cas pour se sentir envers elle la moindre obligation : quelques semaines au Conseil Ducal, quelques propos échangés au sujet des mines, rien de personnel, jamais.

Quant à Son Eminence Ingeburge...
Les années n'avaient pas effacé la haine. Le mépris s'était envolé, certes. Anne pouvait travailler avec une personne haïe. Pas auprès d'un méprisé. Au fil des mois, au gré des vents de colère face à l'inertie, au cours des nuits passées à chercher des solutions aux situations découlant de la paresse des uns ou de l'incapacité des autres, une certaine estime s'était installée.
Mutuelle ?
Probablement, puisque la jeune femme tenait entre ses doigts une invitation en bonne et due forme. La sombre Eminence n'était pas réputée pour en semer à tout vent.


Je n'irai pas. Je n'irai pas.

Les mots répétés perdaient leur sens. Déjà Anne savait qu'elle irait, mais ne comprenait pas encore quel subtil cheminement de sa pensée l'avait menée, en quelques secondes, à changer radicalement d'avis. Elle commença par mettre ce revirement sur le compte de la curiosité. Et comme elle détestait les ragots, racontars, papotages et autres débinages, elle poursuivit en s'en voulant à mort. Sauf qu'elle n'avait, ce jour-là, aucune propension particulière à l'acédie.
Elle s'assit donc, sur le coussiège donnant sur la vallée de l'Armançon, au-delà des terrasses de son hôtel semurois. Analysa posément ses motivations. N'y vit rien d'autre que de la bonne éducation...

De Semur à Auxerre, il y a plus de 20 lieues. Bacchus en annonça 22. Anne ne voulut pas courir de risque. Le coche aux armes de Culan se mit en route à l'aube du 30 octobre, emportant, outre Anne et le cocher Bacchus, la vieille servante Matheline, une petite Madelon d'une dizaine d'années fraîchement engagée, et deux laquais habitués aux voyages de leur maîtresse. L'on fit halte pour la nuit à Cravant, chez une vieille parente aussi délicieusement avenante qu'irrécupérablement sotte, et l'on se présenta à l'heure chez la Duchesse d'Auxerre.

Anne était tout de blanc vêtue. Ce jour-là, plus que tout autre, son deuil se verrait. Son esprit n'était occupé que de celui qui était mort, et malgré les énergiques frictions de Matheline ses joues restaient livides.


Je n'aurais pas dû venir.

Trop tard.
L'ascension de l'escalier en colimaçon fut une montée au Calvaire.
Seule. On la laissa seule dans une salle richement ornée, brillamment éclairée. A force de craindre le retard, elle arrivait la première.
Elle eut donc tout loisir de se perdre dans la contemplation des œuvres d'art offertes à profusion au regard des hôtes. L'apaisement en naquit. Les traits se lissèrent, les yeux reprirent leur couleur bleue ordinaire. La toute petite baronne de Culan attendit.

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Message par Aelith Ven 4 Nov 2011 - 18:25

Stephan a écrit:[RP] « Ô FME, sais-tu bien ce à quoi tu t'engages? » Stephan0

[Tonnerre, la veille, demeure des Chambertin]

―Je la déteste.

La phrase avait claqué, sèche, et déjà, les lèvres de Stephan avaient repris leur attitude pincée, un brin méprisantes. Il terminait de nouer ses cheveux en catogan, lissant du plat de la main les mèches corbeaux qui refusaient de se conformer à sa volonté. Derrière lui, Lothaire esquissa une grimace gênée.

―Allons, Monsieur, vous ne pouvez pas dire ça... C'est votre cousine.

―Ma cous... Aelith? Lothaire, cela fait un quart d'heure que j'insulte ma vieille tante acariâtre, et depuis le début, vous pensiez que je parlais de ma cousine?

Nouvelle grimace du domestique. Evidemment, il n'avait rien écouté des sempiternelles plaintes de Stephan, et se retrouvait désormais plus embarassé encore que quand ce dernier lui avait demandé de vérifier l'état de sa coiffure.

Cette famille accordait décidément trop d'importance aux cheveux: cela finirait par le rendre fou.


[Château des Ducs d'Auxerre, le jour même]

Il adorait venir ici.

Le castel urbain d'Auxerre avait quelque chose qui l'intriguait tout autant qu'il le fascinait. Au-delà de la pièce maîtresse qui régnait sur les lieux, l'intouchable Reine noire de cet échiquier - Son Altesse Ingeburge von Ahlelfeldt Oldenbourg -, il lui semblait que l'endroit avait un atout particulier - une carte maîtresse qui sommeillait dans l'ombre, attendant d'être abattue - et il n'était pas encore parvenu à deviner lequel. C'était sans doute cet échec constamment renouvelé qui le forçait à revenir, en plus de l'anoblissement de sa cousine.

Son entrée dans l'Aula Magna n'eut rien de fracassante; pour une fois, il avait choisi de jouer la carte de la discrétion, sachant pertinemment que ce ne serait pas une journée facile pour Aelith. Immédiatement, il l'aperçut, bien qu'elle fut à moitié cachée aux regards derrière une imposante bibliothèque, et sut également qu'elle l'avait vu. Mais aller l'embrasser directement aurait été manquer à la plus élémentaire des politesses: bien plus près de lui se trouvait la Baronne de Culan, et s'il savait pertinemment qui elle était, s'étant intéressé de près à la liste des invités, il se doutait cependant qu'elle n'avait en revanche aucune idée de qui il était, lui. Accrochant à ses lèvres un sourire poli, il s'avança jusqu'à elle, et s'inclinant souplement, la salua:


―Madame la Baronne, le bonjour... Je suis Stephan de Canteloup, le cousin d'Aelith. Il semblerait que nous soyons les deux premiers invités arrivés.

C'était d'une banalité affligeante, et il se maudissait de ne pouvoir laisser libre cours à ses présentations d'habitude moins polissées. Mais plus loin, derrière la bibliothèque, il pouvait apercevoir le sourire satisfait de sa cousine.

Pour l'heure, cela lui suffisait.
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Message par Ingeburge Ven 4 Nov 2011 - 23:24

Anne_blanche a écrit:[RP] « Ô FME, sais-tu bien ce à quoi tu t'engages? » 4433055194a309c767898c

Fascinants, ces émaux. Anne n'en finissait pas de caresser des yeux le cuivre champlevé, doré et émaillé dans trois tons de bleus et un vert limpide, d'un coffret reliquaire posé sur une crédence de chêne sombre. Le satiné et les veines capricieuses du bois faisaient ressortir à merveille les ondulations régulières des chevelures, la hiératique symétrie des visages, les rigides drapés des robes apostoliques. Anne admirait. Ses doigts, dans les plis de sa jupe blanche, dessinaient inconsciemment le contour d'une fleur, la courbe d'un œil, l'extension protectrice d'une aile angélique, à mesure que son regard les parcourait. Et elle souriait à ces anges et ces apôtres, et à travers eux à l'artiste qui leur avait donné la vie.

Madame la Baronne, le bonjour...

Anne sursauta violemment. Brutalement arrachée à la contemplation de cette miette de paradis solaire tombée sur terre, elle se retourna d'un bloc, clignant des yeux comme un hibou dans la lumière des chandelles. Il lui fallut une bonne demi-seconde pour se raccrocher à la réalité, et placer l'origine de la voix, perçue comme d'outre-tombe, dans le corps de l'homme brun qui s'inclinait devant elle.

Je suis Stephan de Canteloup, le cousin d'Aelith. Il semblerait que nous soyons les deux premiers invités arrivés.


Finement observé... Anne s'arracha un sourire, par pur respect des convenances, et se présenta à son tour, puisque l'homme s'était contenté de lui donner son titre, lequel n'était pas bien difficile à deviner quand on regardait sa couronne.

Anne de Culan, Secrétaire d'Etat. Enchantée, Messire.

Politesses d'usage, entre gens amenés à fréquenter les mêmes cercles, mais qui probablement ne seraient jamais intimes, ni même simplement proches. D'ailleurs, il ne la regardait même pas. Il fixait un point, par-dessus son épaule. Un autre reliquaire ? Une tapisserie particulièrement remarquable ?


Magnifique, n'est-ce pas ?

Elle eut un geste de la main, discret mais éloquent, pour englober l'ensemble de la pièce, et s'arrangea dans le mouvement pour suivre le regard du cousin.
Nouveau coup au cœur, mais pas par frayeur, cette fois. Mortification, plutôt. L'héroïne du jour était là, et Anne, fascinée par la beauté du lieu, ne l'avait même pas repérée. Dame Aelith avait dû l'observer, tandis qu'elle se penchait sur le reliquaire. Qu'avait-elle pensé ? Au moins, Anne n'avait rien manipulé, rien touché. C'était déjà ça.
Après tout, peut-être venait-elle d'entrer. Anne tâcha de se convaincre qu'on ne l'avait pas observée. C'était beaucoup plus confortable ainsi.
Ce fut donc le plus naturellement du monde qu'elle s'avança devant la future vassale de la duchesse d'Auxerre, qu'elle salua comme il se doit.


Dame Aelith, le bonjour. Le Très-haut vous assiste !

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Message par Aelith Sam 5 Nov 2011 - 16:43

Tullia a écrit:[RP] « Ô FME, sais-tu bien ce à quoi tu t'engages? » 8714892494e5b44d2531cd

[MACON]

Dans une petite maison en pierres de Bourgogne joliment fleurie, sur la table en chêne d'une cuisine, posée à côté d'un coffre en passe d'être rempli : une invitation. Un papier décoré avec goût, une calligraphie soignée... nul doute, l'événement était important. La destinataire, une belle jeune femme à la chevelure brune, vêtue ce jour là d'étoffes de qualité pour une simple roturière, s'apprêtait à partir.
Conviée à une cérémonie des plus solennelles, la nouvelle dame de compagnie de la duchesse d'Auxerre s'était vue remettre en main propre l'invitation. Sur le pas de sa porte, une voiture l'attendait, dirigée par un élégant cocher, probablement sous les ordres de la duchesse. Cette dernière, en l'invitant à pareille cérémonie, lui témoignait une grande confiance.
La porte du carrosse se referma, Tullia regarda une dernière fois à la fenêtre, comme pour mesurer la différence qu'il y aurait entre sa maison et la majestueuse demeure vers laquelle elle se rendait. Sur le chemin, elle fut assaillie de questions, se demandant si elle ne se sentirait pas trop petite entourée de tous ces nobles. Finalement, l'arrivée au château mit fin à ses questionnements, et la jeune Mâconnaise fut plus occupée à contempler les lieux qu'à s’inquiéter de son rang.
Le château des ducs d'Auxerre était massif, impressionnant de solidité, tel une imprenable forteresse. Un sentiment de majestuosité en émanait, fier et imposant. La voiture arriva devant une tour qui semblait être la seule entrée possible. Des gardes aussi durs que l'édifice surveillaient la porte, ne laissant pas n'importe quel gueux rentrer. Une pointe de crainte dans la voix, Tullia vint se présenter aux hommes, accompagnée de son invitation.

Bonjour messires, je viens pour la cérémonie...
Elle présenta le parchemin,comme gage de sincérité, puis se vit autoriser l'entrée dans le château.


[Aula Magna]

Enfin, après avoir traversé la cour de la demeure, elle arriva dans la grande salle. D'autres invités étaient déjà là, ainsi qu'une dame, sûrement celle qui allait se faire anoblir. Ne sachant pas comment sa présence serait vue, la dame de compagnie fit de son mieux pour se présenter.


Dames, messire, bonjour. Elle fit un sourire, essayant de cacher sa nervosité. Je me nomme Tullia, je suis la dame de compagnie de la duchesse dAuxerre, enchantée de vous rencontrer.
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Message par Aelith Sam 5 Nov 2011 - 16:50

A vrai dire, Aelith avait à peine entendu l'arrivée de la Baronne, abîmée qu'elle était dans les trésors de meubles et de tapisseries déployés, et avait mis le bruissement entendu sur le compte de l'entrée d'un domestique vérifiant une dernière fois la netteté de la pièce. Ce fut l'arrivée de Stephan qui la tira de sa contemplation, et elle se fustigea un instant d'avoir omis de saluer sa première invitée.

Car en effet, aussi étrange que cela put paraître aux yeux de cette dernière, c'était bien Aelith, et non Son Altesse Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, qui avait fait le choix de porter son nom sur la liste des conviés. Amies, certes, elles ne l'étaient pas ; et peut-être ne le seraient-elles jamais, tant la Flamboyante Maîtresse Equine mettait d'application à dresser des barrières entre elle et le reste du monde. Seul Galaad pouvait à ses yeux arborer ce titre, puisqu'il était le seul, outre son cousin, à qui elle acceptait de se confier sans honte, et ce depuis les tous premiers jours de leur rencontre. Alors non, définitivement pas, ce n'était pas de réels amis que la Chambertin avait invités. En revanche, elle avait deviné à l'avance à quel point ce jour, qui lui permettrait d'avancer d'un pas vers son futur, la ramenait inexorablement à ce passé maudit, à cette promesse faite à feu son père, et à l'aura de la folie qu'elle sentait presque peser sur ses épaules, comme héréditaire.

Non, ce n'était pas des amis qu'elle avait invités, puisqu'elle en avait si peu. C'était des appuis.

D'une façon où d'une autre, toutes les personnes qui se retrouveraient ici pour elle avaient un jour été un secours solide, fiable, presque inébranlable. Qu'ils lui aient un jour permis d'avancer, qu'ils lui aient accordé leur confiance, ou que leur présence ait simplement été ressentie comme bénéfique par elle en une occasion ou une autre, elle les avait choisis pour la soutenir aujourd'hui encore, sans qu'ils le sachent, sans doute.

Aussi la Flamboyante Maîtresse Equine était-elle rassurée de voir venir à sa rencontre la Baronne, qu'elle salua, révérence et sourire aux lèvres.


―Qu'Il vous entende!, répondit-elle à son adjuration.

Puis Stephan, à son tour, ne tarda pas à la saluer, en une rapide étreinte si légère qu'elle n'en était pas une, pressant son épaule en guise de soutien. Elle le remercia d'un sourire, avant de se tourner à nouveau vers la Baronne:


―J'espère que vous avez fait bon voyage jusqu'à Auxerre, et je vous remercie de votre présence. Peut-être souhaiteriez-vous de quoi vous rafraîchir?

Derrière chaque porte, dans chaque sombre recoin, Aelith savait qu'un domestique veillait, attendant un ordre pour s'exécuter. Elle avait observé avec quelle rapidité ils répondaient aux besoins de sa maîtresse: parfois, il lui suffisait de lever une main pour qu'ils devinent quel geste il était bon d'effectuer. Et aujourd'hui, comme les autres jours, ils ne falliraient pas.

Puis ce fut au tour d’une autre femme de pénétrer dans l’Aula Magna, et si Aelith n’avait pas encore l’heur de la connaître, elle s’étonna un instant que celle-ci fut la dame de compagnie de la Duchesse. Nullement au courant que cette dernière avait trouvé une dame de compagnie, elle ne s’en formalisa cependant pas, n’ayant de toute façon aucune prétention à être au courant des moindres faits et gestes de la Prinzessin, et bien au contraire, salua la nouvelle venue avec politesse :


―Heureuse de vous rencontrer, Tullia. Aelith-Anna de Chambertin, se présenta-t-elle à son tour, ajoutant dans un sourire :
―Nous risquons d’avoir à nous côtoyer souvent.
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Message par Esyllt Catarina Mer 9 Nov 2011 - 20:49

L'échappée belle ! La grande vadrouille ! Les qualificatifs ne suffisaient pas pour décrire ce périple. Depuis le premier jour, celui où l'invitation fut réceptionnée, c'était tout une organisation qui s'était mise en place. Il avait fallu à Esyllt trouver sa sœur au Palais Jacques Cœur pour lui demander si elle avait eu le même carton et si elle comptait s'y rendre. Si oui, si elle souhaitait venir avec elle, c'était l'occasion, il ne fallait pas la manquer. Et de l'autre côté, il fallait contacter son vassal, Fraize qui aurait un rôle à jouer dans cette entreprise délicate.
Tous avaient répondu présent. Aucun obstacle ne pointait le bout de son nez. Prévenir le chef de camps que deux de ses cavalières partaient pour 5 jours au plus, Tours tenait encore et Bourges restait calme, il n'y avait pas d'objection à émettre. Le Licors avait lui pour tâche d'emmener voiture et tenues jusqu'à une dépendance d'Avallon, point de ralliement entre les deux groupes. Aux deux damoiselles de s'y rendre sans rencontrer brigands ou autres félons.

Le départ fut donné peu après l'aube, après les rapports des guets ayant fait les rondes de nuit. Ces derniers avaient confirmé le calme ambiant, plus rien ne retenait donc les deux femmes. Esyllt avait donné les dernières directives à un berruyer qui la remplacerait au poste de tribun, sans doute sa sœur en avait fait autant à la chancellerie, il faut dire que la discussion le long du trajet fut assez éparse. Le galop n'étant pas propice aux longs bavardages. La Vicomtesse avait donc privilégier les pauses réservées à leur monture respective, à leurs mollets aussi, la rouquine avait mal partout. Cette fichue guerre ne l'avait pas rendue plus dure, bien au contraire, jamais elle n'avait été aussi douillette. Il lui tardait tant de retrouver un siège molletonné de conseillère ou d'une chambre cossue où elle pourrait défaire ses malles sans craindre de partir dans l'empressement le lendemain matin, d'oublier une chaussure ou un bracelet. Car oui, la coquette avait prit toutes ses affaires limougeaudes pour les emmener à Bourges. Sombre folie, on lui avait bien fait comprendre.
Alors qu'elles étaient donc descendues de scelles, les deux sœurs échangeaient sur leurs souvenirs bourguignons, leurs projets une fois cette campagne terminée. Chacune comparant le temps qui l'avait séparé d'Auxerre, de son Éminence. Il faut dire qu'Esyllt avait été surprise de cette invitation, sans aucun doute plus que son ainée. Cependant, l'entrain témoigné n'avait été feint.

Il faisait déjà nuit quand elles atteignirent Cosne. Pour Esyllt, cela ne faisait aucun doute, il fallait se rendre au point de rendez-vous sans tarder, même de nuit, à travers bosquets et campagnes. Mais sa sœur était plus posée, et c'est sa conviction qui l'emporta. Il fallut alors trouver un hôtel ou une auberge. C'est la seconde solution qui fut retenue, un repas digne bien que simple, une écurie à la paille fraiche pour deux montures exténuées, et un lit qu'elle avait du partager. Cela provoquerait des souvenirs et c'est difficilement que la cadette trouva la sommeil, tentée qu'elle était de l’assommer de questions. Cependant, elle n'avait pas osée et Morphée avait finit par la prendre, un peu par surprise. Le chant du coq ne résonna pas ce matin là, en tous les cas, pas dans le matin d'Esyllt, ce dernier l'avait poussé depuis bien longtemps quand elle ouvrit les yeux. Il fallait alors se rafraichir, perdre cet odeur de crin était peine perdue, pas pour le moment alors que le chemin continuait encore. Descendre ensuite pour collationner, payer et reprendre la route. Il fallut moins de trois heures pour rejoindre Antonio. Il convenait alors de faire les présentations et de le prendre dans ses bras, sans pudeur ou autre gène. Esyllt profitait de son âge qui excusait encore bien des choses. L'intimité qui plus est éviter aux commères de jaser, il était mariée et elle protégeait toujours, et oui, vaille que vaille, sa pureté.


Ellesya, je te présente Antonio Licors, seigneur de Fraize, ami sincère et dévoué.
Antonio, te voilà face à la digne héritière de Morgwen de la Louveterie, la duchesse d'Amboine & de Luynes, vicomtesse de Montbazon & baronne de Vouvray, c'est de là que vient le vin que j'importe !


Et puis sans trop attendre, sans politesse particulière, elle déclara, tonitruante.
Ellesya, choisis ta tenue ! Je file dans le bain !

Aussitôt dit, aussitôt fait, elle pénétra dans une pièce proche des cuisines où Fraize avait tout bien organisé, et il ne lui fallut pas trente secondes pour se dévêtir et plonger dans ce baquet à l'eau fumante. Ce fut une bonne idée d'envoyer un cavalier à leurs réveils pour prévenir de leur arrivée, elle s'en félicitait. La Vicomtesse se prélassa pendant plus d'une demi heure avant de se rendre compte que de sœur attendait son tour, elle rinça donc une dernière fois sa chevelure avant de sortir et de sécher, sans apporter la moindre friction, la cheminée et les linges étaient là pour éponger et évaporer. Elle retrouva donc les deux personnes qu'elle avait laissé une demi heure plus tôt en espérant que ni l'un, ni l'autre, n'avait été gêné. Elle libéra sa sœur et se mit alors à fouiller dans les malles en remerciant encore Antonio qu'elle n'avait point vue depuis des lustres. Un flot de paroles, ininterrompu, s’abattit sur lui : sa femme, son avenir, ses occupation, son fils. Elle voulait tout savoir, enfin presque car quand fut venu le temps de s'habiller, elle le congédia le temps de revêtir la robe destinée à la cérémonie et puis elle revint le chercher. Ellesya avait semblé plus rapide, il faut dire qu'Esyllt n'avait pas eu le temps de s'ennuyer et donc de compter. La cadette interrogea son ainée sur sa tenue, lui demandant si elle avait trouvé quelque chose à sa taille ou si elle serait étriquée dans l'une des siennes.

Une heure après, la petite troupe était prête. Il fallait prendre la route, ils n'étaient pas en avance, aussi, aucune raison de s'attarder plus encore. Une voiture frappée des armes de Vitry les attendait, Antonio était venue avec. Il fallait bien cela pour emmener toutes les malles !
La voiture, ya pas à dire, était bien plus confortable, parfois ballotée à cause des heurts de la route mais le molleton des sièges compensait tout cela. On pouvait jouer aux cartes, parler et rires. Enfin, ce fut de courte durée car le trajet restant était négligeable.

Auxerre enfin, capitale du nord Bourguignon, il faut dire que son Éminence y était pour quelque chose. Elle avait œuvré et bien. L'architecture et les productions aidant, la renommée fut rapide et méritée. Ses armoiries aidant ou alors une maladie oculaire bénie du ciel, le morvandiaux de l'entrée les avait laissé passer sans charcuter la langue française avec un accent à couper au couteau. Elles connaissaient les lieux, elles étaient présentes pour l’anoblissement des derniers vassaux, cela ne les rajeunissait pas, Esyllt était à peine revenue de son expédition Lorraine, elle redécouvrait le Duché bourguignon et ses habitants après une pause impériale. La cadette ne manqua pas de commenter le travail sur la pierre ciselée de l'escalier, sur les détails des sculptures, conseils appuyés à son vassal pour qu'ils prennent soin de lui faire des surprises sur son château bordant la Loire. Et puis ce fut les oriflammes de l'Aula Magna et une petite troupe, pour le moment adverse à la leur, qui leur faisait face. Ils n'étaient pas les premiers mais l’hôtesse n'était pas là, ils n'étaient donc pas, ni en retard, ni les derniers. La seule personne qu'Esyllt reconnue ce fut Aelith, la dame du jour. Elle se dirigea alors vers elle pour la saluer chaleureusement. Que de chemin parcouru depuis leur rencontre diplomatique et son passage à BOEUF. Un épisode à ne pas évoquer ici ..


Aelith ! Quel plaisir de te revoir ! Que de temps depuis notre dernière rencontre. Comment vas-tu ? Le ton se voulait amical, chaleureux, enjoué oui, on pouvait le dire. Il était naturel, tout autant que sa diseuse. Mais bon, elles n'étaient pas seules alors il fallait la jouer ouverte et souriante.

Oh excusez moi, je vous présente sa Grâce Ellesya de la Louveterie, ma sœur, Antonio Licors, mon vassal. Puis plaçant la main sur sa poitrine elle déclara Monseigneur Esyllt Catarina de la Louveterie-Juliani Elle lança alors un regard à Aelith lui demandant presque expressément de lui présenter les autres invités, s'ils ne le faisait pas eux même, bien sur ...
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Message par Ingeburge Jeu 10 Nov 2011 - 23:06

Arambour a écrit:[RP] « Ô FME, sais-tu bien ce à quoi tu t'engages? » 19895464534ea70d1d1c5e4

Elle ne savait pas pourquoi elle avait été invitée la Démesquine. Elle ne la connaissait que de nom la Flamboyante Maitresse Equine de la Duchesse d'Auxerre. Elle avait donc imaginé de nombreuses hypothèses à cette invitation, dont la plus probable, celle qui supposait que l'invitation ne venait pas directement de la future Dame mais plutôt de la Prinzessin. Cette dernière ayant arbitrairement décidé de l'inviter afin de lui montrer le déroulement d'une cérémonie d’anoblissement, pour une potentiellement future héraut, il était de bon aloi de savoir mener une cérémonie d'anoblissements sans vices.
La jeune femme avait donc prévenu la maisonnée qu'elle serait absente en cette fameuse journée du trente et un octobre. Elle avait pris soin d'expliquer plusieurs fois les directives à Opportune concernant César, n'ayant pas eu le loisir de croiser son époux plus tôt dans la matinée. Il avait quitté la maison, mais elle n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait. La Démesquine n'avait aucune envie d'emmener son fils avec elle, puisque la Froide n'appréciait guère ces petites choses qui braillent et parce qu'elle même ne se sentait pas le besoin express de s'en préoccuper durant la cérémonie.

Finalement, elle prit le chemin pour le Château d'Auxerre. Lors du trajet, elle réfléchissait aux différentes affaires qu'elle avait en cours à la hérauderie de Bourgogne et aux différentes choses qu'elle pourrait apprendre au Général Chevaucheur, sachant qu'elle même avait encore bien des choses à apprendre de Phylogène ou de tout autre Héraut. Ainsi affairée avec elle même, qu'elle arriva plus vite qu'elle ne l'aurait pensé car déjà à l'horizon se profilaient les portes du domaine. Quelle tristesse de n'avoir croisé aucun brigand qu'elle aurait pu occire sans pitié, son dégoût s'étant amplifié depuis le jour où ces germains l'avaient prise par surprise alors qu'elle s'occupait de son nourrisson. Les routes étaient décidément trop sures en Bourgogne, la menace de se voir auxerrer fort devait en dissuader plus d'un.
Au garde à l'entrée elle se présenta. Il n'avait pas changé, son accent était toujours si reconnaissable et incompréhensible. Elle avait uniquement saisi le plus important, qu'on allait la mener jusqu'à l'Aula Magna une fois qu'elle aurait présenté le vélin portant l'invitation. Ses yeux d'émeraude se baissèrent vers sa besace, ses mains cherchèrent la dite invitation qui fut sortie en quelques secondes à peine. Elle afficha un léger sourire en coin lorsque le garde lorgna sur l'invitation avant de dire qu'elle pouvait bien entrer.

Une fois à l'intérieur, quelle ne fut pas sa surprise d'apercevoir la silhouette de son époux, auprès de celle de sa suzeraine, la jeune Vicomtesse de Vitry-sur-Loire. Une légère grimace remplaça son sourire en coin l'espace de quelques instants, elle venait de comprendre la raison de son absence, et ce n'était pas forcément pour lui plaire. La Démesquine reprit de sa constance rapidement, rien, pas même lui ou sa vie privée, ne viendrait corrompre son apprentissage de l'art héraldique. De toute façon, sa vie privée était proche du néant depuis quelques semaines, elle se sentait obligée de se cacher dans son oeuvre pour ne pas passer des heures à l'attendre, pour rien.
Subrepticement, elle posa son regard sur la Duchesse d'Auxerre afin de la saluer d'un léger signe de tête, afin de signifier sa présence également, puis elle perdit de nouveau son regard sur les décors de la pièce, attendant patiemment le début de la cérémonie, dans son coin.
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Message par Lexhor Ven 11 Nov 2011 - 18:21

Après un passage court mais rafraîchissant, ou plutôt divertissant et fort instructif pour le duc, par la tour gaillarde, il pénétra avec Etienne dans la cour qui suivait. Il y laissèrent leurs montures aux bons soins de palefreniers du domaine.
Alors qu'ils étaient arrivés auprès du grand Orme, le duc entretint son écuyer et lui prodigua quelques conseils, à l'abri des oreilles curieuses.


Etienne, tu n'avais jusque là aperçu son éminence, son altesse, sa grâce Ingeburge von toussa toussa, que je préfère appeler Phylogène, par commodité. Je te conseille votre grâce, c'est une valeur sûre, sinon tu vas t'embourber...

Il passa sa main sur l'écorce du grand arbre et l'examina de près avant de reprendre.

Je t'ai un peu parler d'elle, et tu en auras peut-être eu quelques échos. Mais je vais te la décrire un peu, afin que tu ne sois pas surpris. C'est qu'elle est...unique disons.
Tu t'es déjà rendu dans la glacière d'Auneau? Cette pièce sous terre dans les communs où l'on entrepose glace et neige pour conserver certaines denrées?


Le duc regarda son écuyer, qui lui jetait un regard dubitatif.

Et bien l'ambiance devrait y ressembler fortement. Glaciale. Bien loin de la chaleur et des rires de la grande tour de la forteresse d'Auneau.
Notre hôtesse est aussi belle que froide. Et elle est très attachée au protocole et au cérémonial. Tout est réglé au poil de fondement...Ne t'avises pas de lâcher un vent ou d'éructer joyeusement. Elle a les yeux arbalète et elle t'exécuterait sur place. Et moi avec, par la même occasion...
Tu es un garçon bien éduqué et Bulvaï a été un bon maître. Je suis persuadé que tu sauras être à la hauteur. Mais je préfère que tu saches où tu mets les pieds.


Le duc tourna la tête vers les communs, puis commença à marcher.

Allons-y, ce sera un bon exercice. Reste calme. Il faut que je me tienne aussi, quand je suis avec elle j'ai tendance à vouloir détendre l'atmosphère...et généralement c'est moi qui me fait étendre. Tu verras, elle envoi de la bûche...

Le duc et son écuyer mont_rent l'escalier puis avancèrent jusqu'à l'aula magna; leur destination. Le héraut opta pour une entrée discrète, sans annonce fracassante. Il y avait protocole et protocole...
Lexhor entra le premier et fit quelques pas en direction des présents.


Il s'inclina avant de saluer.

Messires, dames, Dieu vous garde.
Je suis Lexhor d'Amahir, enchanté.


Un sourire, puis.

C'est bien ici l'exécution?

Un regard vers Etienne, comme pour lui dire "Oups, I did it again..." Même si le pain de glace n'était pas encore arrivé, son influence agissait déjà sur Lexhor le magnifique...
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Message par Antonio Ven 11 Nov 2011 - 23:04

Quelques semaines plus tôt, alors qu'il était tranquillement à Fraize pour profiter des dernières journées ensoleillées de l'année, Antonio reçut une lettre de sa chère suzeraine pour l'avertir de sa venue prochaine, non pas à Vtry, mais à Avallon. La raison de cette venue ? Une cérémonie d'anoblissement organisée à Auxerre par la duchesse du même nom. Après avoir fini de lire la lettre, un de ses sourcils se fronça – il était un des rares à pouvoir faire cela – car sa suzeraine n'était pas venue pour son mariage, n'était pas venue pour la naissance de son enfant, n'était pas venue pour son vassal tout simplement, mais revenait pour assister à une cérémonie à Auxerre. Son Altesse Ingeburge était donc plus importante aux yeux d'Esyllt.
Mais rapidement, après une petite réflexion, après quelques minutes passées à marcher dans les jardins de Fraize, le sourire gagna son visage. En effet, le plaisir de revoir sa suzeraine qu'il n'avait pas vu depuis des mois l'emportait sur sa jalousie. Il relut donc une nouvelle fois la lettre pour se remémorer les différentes missions qu'il devait accomplir avant l'arrivée de la Vicomtesse en Bourgogne. Le décompte venait donc de démarrer, et de son côté, il devait apporter les tenues et la voiture de Vitry à Avallon. Le plus compliqué étant de trouver des tenues convenables pour une duchesse et une vicomtesse, surtout que sa suzeraine ne lui avait communiqué aucune information sur la taille et les mesures de la duchesse. Fraize apporterait donc plusieurs tenues, augmentant ainsi les chances qu'au moins une convienne à la duchesse.

Le jour J. Fraize s'était levé aux aurores, et avait pris soin d'arriver largement en avance avec les tenues et la voiture – on ne peut plus confortable – dans le but de préparer l'arrivée des deux femmes. Lui avait déjà sur lui sa tenue pour la cérémonie, aux couleurs mauves comme toujours, ainsi que sa couronne de seigneur sur sa tête.
Tout était prêt, et à présent, les deux femme se faisaient attendre. La Liqueur faisait les cent pas devant le bâtiment, priant le Très Haut. Il priait deux choses en réalité, la première était évidement l'arrivée saines et sauves des soeurs de la Louveterie, la seconde était le bon choix des tenues, surtout pour la duchesse. Le temps se faisait long, il était sur le point de faire mander une escorte pour aller à la rencontre des deux femmes, lorsqu'enfin de la poussière se dégageait au loin, quelqu'un arrivait. Et ce quelqu'un n'était autre que les deux femmes. Sans surprise, Esyllt descendit la première et se jeta dans ses bras. Sans aucune retenue non plus, Fraize la serra dans ses bras chaleureusement, heureux de la revoir en grande forme.
Puis s'approcha ensuite sa soeur, la double duchesse. Fraize s'inclina donc pour la saluer, en même temps qu'Esyllt fit les présentations, et ajouta trois mots.

Enchanté Votre Grâce.

A peine avait-il finit sa phrase que sa suzeraine – parfaitement à son aise et aussi naturelle qu'une jeune enfant – partit prendre son bain. Après de longues minutes assez gênantes pour lui, ne sachant quel sujet aborder avec la duchesse, la jeune rousse refit son apparition, laissant le bain à sa soeur. Il se retrouva donc avec sa suzeraine, et les minutes qui suivirent fus beaucoup plus décontractées. Ils se donnaient des nouvelles mutuellement, discutaient d'Arambour, de leur fils, de ses occupations, etc... Beaucoup de sujets abordés en peu de temps, puisque rapidement Esyllt choisit sa tenue et le remercia quelques instants. Il la laissa donc se changer, lui était déjà prêt pour la cérémonie. Elle fut très rapide, car à peine quelques minutes plus tard elle revint le chercher, les deux femmes étaient prêtes, il ne restait plus qu'à prendre la route pour Auxerre.
Au moment du départ, Antonio comprit enfin pourquoi la vicomtesse avait demandé la voiture de Vitry, en effet, la quantité et le volume impressionnant des bagages des deux femmes occupaient la moitié de la voiture. Le trajet jusqu'à Auxerre fut court, d'autant plus qu'Esyllt avait parlé pendant toute la durée du trajet.

C'était la seconde fois que Fraize venait à Auxerre – du moins au château – la première fois il s'était « incrusté », profitant de l'invitation de son épouse pour découvrir les lieux, et surtout les vins cachés dans les caves du château. Seulement, la visite fut courte et c'est un peu déçu qu'il était reparti avec son épouse vers Dijon. Mais cette fois-ci, il resterait plus longtemps, au moins le temps de la cérémonie, puis celui du buffet surtout. Les trois invités entrèrent donc dans le château, puis arrivèrent à l'Aula Magna, salle de la cérémonie. Pour le moment, Fraize restait proche de sa suzeraine, et cette dernière alla saluer la future vassale d'Auxerre. Il écouta la rousse qui – comme à son habitude – prit la parole en première et fit les présentations. Elle commença par sa soeur, rien de plus normal, puis vint le tour de son vassal. Cette fois-ci, il ne glissa qu'un mot et un sourire.

Enchanté.

Eh oui, il fallait contre balancer le fait que sa suzeraine parlait sans arrêt, alors pour le moment il se contentait de dire le nécessaire, pour rester poli.
Puis une nouvelle invitée entra dans la pièce, et Antonio ouvrit grand les yeux, paralysé aux côtés de sa suzeraine. Quel abruti, à force d'avoir en tête toutes les requêtes d'Esyllt pour son arrivée en Bourgogne et à Auxerre, il en avait oublié son épouse. Lorsque la voix toujours très joyeuse de sa suzeraine le fit revenir à lui même. Il irait parler à son épouse, mais un peu plus tard, après la présentation des autres invités.
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Message par Aelith Sam 12 Nov 2011 - 21:23

Les arrivées se suivaient... et ne se ressemblaient pas.

La jeune rouquine qui pénétra dans l'Aula Magna tira à Aelith un franc sourire, où se mêlaient toute la joie qu'elle avait de la revoir à l'assurance que la fête, avec elle, ne manquerait pas d'originalité. Monseigneur ou non, elle lui répondit avec un naturel enjoué:


―Esyllt! Je suis heureuse que tu aies pu venir. J'avais terriblement peur d'être la seule chevelure rousse de l'Aula Magna.

Les présentations furent faites, et si la Flamboyante Maîtresse Equine aurait préféré ne pas avoir à les faire à son tour, elle salua cependant chacune des personnes accompagnant la Louveterie-Juliani comme il se devait. Puis comme son tour était arrivé, elle s'éclaircit la voix, afin que tous entendent:

―Voici Anne de Culan, Baronne de Culan et d'Aupic; mon cousin, Sephan de Canteloup; et Tullia, dame de compagnie de Sa Grâce la Duchesse d'Auxerre.

A chaque nom cité, elle se tournait légèrement vers la personne concernée, afin que chacun puisse poser les noms sur les visages adéquats. Lorsque la Démesquine, qu'Aelith ne connaissait également que de nom, entra dans l'Aula Magna, elle la salua d'un signe de la tête et d'un sourire, notant que celle-ci semblait vouloir rester seule, et respectant ce que, dans son attitude, elle semblait avoir deviné.

Vint enfin celui qui officierait: le héraut, qu'Aelith connaissait de vue, l'ayant observé jouter quelques temps plus tôt durant les festivités du Lavardin - d'ailleurs, il avait perdu, et super vite en plus, mais bon, c'est un autre sujet. S'avançant vers lui afin de l'accueillir à son tour, elle retint de peu léger rire, répondant aussitôt:


―En ce cas, je suis la victime. Et vous, le bourreau? Aelith-Anna de Chambertin, enchantée de vous rencontrer.

L'Aula Magna se remplissait, peu à peu. La figure hiératique de la Prinzessin manquait cependant encore à l'appel. Tout comme le fichu vassal, l'Imperator, le neveu, ...

Tout Auxerre, quoi.
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Message par Theudbald Dim 13 Nov 2011 - 9:34

[Aula Magna]

Hop ! le capitaine d'Auxerre avait terminé son office et débarquait dans l'aula. La garde avait été bien instruite de l'évènement et répartie dans le château et dans la ville. Les bourgeois et paysans de Cravant qui ne cessaient de geindre "on n'a point d'seigneur" ne viendraient pas gâcher la cérémonie. De toute manière, ils n'étaient jamais contents. Sitôt qu'on leur aurait trouvé un maître, ils rechigneraient à le servir. Il était infiniment plus simple de se plaindre. Mais pas avec Irancy comme Capitaine. Il leur faudrait d'abord passer la masse de vétérans bourguignons avant de pouvoir se faire entendre.

Il arriva donc dans l'aula, serein, vêtu de sa brigandine, la main posée sur le pommeau de la longue épée qui pendait à son côté gauche, saluant l'assemblée, un sourire sincère adressé à Orléans, un autre à la vicomtesse de Vitry, et un sourire gêné qu'il avait voulu être rassurant à l'attention d'Aelith.
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Message par Ellesya Dim 13 Nov 2011 - 12:18

~ Voyage et étapes ~

Si la plus jeune avait la chevelure flamboyante de leur mère, l'aînée avait hérité de l'ébène des Arduilet. Quand la cadette avait des iris pétillants couleur noisette, la plus âgée les avait vif argent, tout juste pailleté d'émeraude sous une certaine lumière. Mais il n'y avait pas que les yeux et la chevelure de dissemblable entre les deux soeurs, pour peu qu'on les observe, cela devenait évident. Toutefois, cela ne remettait pas en question leur profonde affection l'une pour l'autre.

Il n'y avait eu que le désir sincère de revoir sa marraine et de passer du temps avec sa soeur qui avait poussé la jeune duchesse sur les routes alors qu'elle s'était promis de ne plus remettre les pieds à Auxerre. Malgré la décision prise, l'arrière-goût amer enténébrait encore son esprit.
Au moins la chevauchée avait cela de positif qu'elle n'avait pas trop eu à faire la causette. Le souvenir du voyage en voiture avec son jeune frère, Miguaël, puis celui avec son neveu, Gaïlen, où elle avait rêvé de les jeter par la fenêtre pour ne plus avoir à supporter leur babillages et sautillements continus étaient encore bien vivaces.
Depuis les mois qu'elle faisait partie de la cavalerie de l'Enece, elle vivait le plus clair de son temps les fesses vissées sur la selle, bardée de ses compagnons d'armes. Les journées de chevauchée n'étaient donc pas pour lui déplaire. Loin de là même. Elle en apprécia donc la saveur poussiéreuse et vivifiante.

De sa vie à la cavalerie, elle avait apprit aussi à ménager à bon escient ses forces et montures. Aussi convainquit-elle sa soeur de faire étape à Cosne. Si elles avaient devisé bien tard, Ellesya n'avait pu confier certains pans de sa vie à sa soeur. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait mais elle ne pouvait se défaire d'une certaine pudeur.
A l'aube, alors qu'Esyllt dormait encore paisiblement, Sya était sortie prendre soin des chevaux. Habitude prise depuis un bout de temps et qui lui permettait de vider son esprit de ses soucis et surtout de ne pas tomber dans l'inaction.

Enfin, en cours de journée, elles parvinrent en la vicomté paternelle.
Depuis la mort de leur père adoptif, Amboise n'avait plus remis les pieds à Avallon. Cela ajouté à la présentation lourde de ses titres et ascendance que sa soeur fit d'elle, elle se retrouva quasi muette, embarrassée. Le dit vassal, qu'elle s'était réjouie de rencontrer soit-dit en passant, ne sembla guère plus à l'aise ce qui aggrava sa gêne maladroite.
De plus, contrairement à Esyllt, Sya n'avait emporté avec elle que le strict nécessaire dans la mesure où cela tenait dans les fontes de sa selle et dans son havresac. Elle était parvenue à y glisser l'une des deux robes dignes de ce nom qu'elle avait fait venir à Bourges pour les « occasions ».
Et la voilà à devoir choisir une tenue parmi celles qu'on lui avait obligeamment préparée. Désireuse de ne froisser personne, elle opta donc pour l'une d'entre elles et rassura mensongèrement ce petit monde sur le fait qu'elle lui irait à merveille. Elle n'en savait encore rien...
Un bain et une prière plus tard, elle revêtit la robe choisie et en fut satisfaite. Si elle affectionnait particulièrement le noir qui convenait à merveille à son teint, à sa chevelure et à son humeur, elle écartait toujours ce choix quand elle devait être en présence de sa marraine, pour lui en laisser l'exclusivité.

Un remerciement pour Antonio plus tard et ils reprirent la route.


~ Auxerre : Aula Magna ~

Sur les talons de sa soeur Esyllt, Ellesya s'avança dans le bruissement velouté de sa robe à tassel coupée sobrement dans un riche velours de soie bleue de guède, broché de motifs de fils d'or. Prise hors de sa cassette de voyage, une ceinture de petites plaques aurifères soulignait sa taille souple tandis que collier, patenôtre et bagues rehaussaient l'ensemble des éclats précieux des saphirs, aigue-marines et perles. Perles que l'on retrouvait également, minuscules, dans la résille d'or qui retenait sa chevelure sombre sous le cercle de métal précieux remplaçant la couronne ducale.

Il ne fut pas nécessaire de tenter d'ouvrir la bouche pour les présentations lorsqu'ils parvinrent à hauteur des premiers arrivés en l'Aula Magna. Esyllt était déjà lancée.
Le regard clair s'anima d'un sourire, plus particulièrement lorsqu'elle reconnut l'impétrante qu'elle avait eu l'heur de rencontrer au Lavardin.
Deux hommes se joignirent à eux. La réflexion du Duc lui arracha un sourire amusé qui se ternit à l'arrivée du vassal d'Auxerre.
Enfin elle se présenta pour les derniers arrivés, d'une voix qu'elle voulut paisible.


Enchantée de faire votre connaissance à tous.
J'avais déjà eu le plaisir de rencontrer la dame du jour au Lavardin...


Elle s'adressa alors à la future vassale d'Ingeburge.

... et je suis d'autant plus heureuse de revenir sur ces terres pour assister à votre anoblissement, Dame Aelith-Anna.

Puis au Duc d'Alluyes, ayant tout à fait oublié l'élimination prématurée de l'intéressé, elle ajouta aimablement.

Ellesya de la Louveterie Arduilet, Duchesse d'Amboise et de Luynes...
N'êtiez vous pas également aux Festivités de la Saint Michel?
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Message par La Hire Mar 15 Nov 2011 - 5:45

Après une arrivée sur les terres d'Ingeburge mouvementée suivie d'un vent divin éparpillant les songes et dispersant les paroles aux quatre points cardinaux, Lexhor et son écuyer avaient laissé leur monture aux palefreniers et s'étaient éloignés en direction de l'Aula Magna où le Héraut était attendu. En chemin Orléans s'était arrêté près d'un grand orme afin d'éclairer le jeune homme sur la maitresse des lieux. Il ne manquait jamais de renseigner son écuyer et La Hire l'écoutait toujours ne manquant jamais de lui poser des questions lorsque sa compréhension l'exigeait. Etienne regarda autour de lui lorsque le duc d'Alluyes s'était arrêté pour lui parler : Le lieu sous un grand orme, un vieil arbre, lui sembla en endroit solennel empreint de sagesse aussi prêta t-il une attention particulière aux propos de Lexhor. Sa comparaison avec la glacière d'Auneau le fit sourire mais ce rictus s'effaça rapidement devant la description glaciale et rigide de la duchesse d'Auxerre faite par le héraut. Ce n'était pas la première fois qu'il avait l'occasion de croiser la haute noblesse en suivant son seigneur, pourtant c'était la première fois que le duc lui faisait des recommandations avant une entrevue. La Hire nota ce détail et lorsque Lexhor eut terminé il hocha du chef en signe d'une bonne compréhension …

Je saurai m'en souvenir mon Seigneur, ceci dit, je ne suis que vostre écuyer, il serait donc étonnant que votre hôtesse ne m'adresse la parole. Le plus difficile sera donc de savoir où me tenir, en retrait et silencieux parait une évidence.

Les deux hommes poursuivirent leur chemin et montrèrent un grand escalier Ils entrèrent et Lexhor le Grand salua les personnalités déjà présentes. Etienne qui suivait son seigneur à moins de deux pas salua à son tour, s'inclinant en signe de respect.

Dames, Messires, que le Très-Haut vous ait en sa sainte garde.

Puis Etienne de Vignolles regarda derrière lui cherchant un mur pour n'avoir personne derrière lui, assez loin de l'endroit où étaient rassemblées les personnes présentes tout en restant bien visible de son seigneur au cas où celui-ci aurait besoin de ses services. La description de la duchesse que lui avait faite Lexhor auparavant le rendait à présent quelque peu rendu mal à l'aise. Non pas qu'il était impressionné par le lieu et les gens, en vérité, il avait plus peur d'une parole mal appropriée qui irrémédiablement ne manquerait pas de mettre son seigneur mal à l'aise. Trouvant l'endroit idéal à quelques pas, il s'y posa pour s'y faire discret se concentrant sur tous les détails qu'il remarquait afin de ne pas être pris au dépourvu.
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Message par Lexhor Mer 16 Nov 2011 - 20:42

Le duc hocha la tête en écoutant la future vassale d'Auxerre, alors que la pièce se remplissait petit à petit, sans pour autant que la maîtresse de maison n'honore encore ses invités de sa présence.

Et bien enchanté Aelith-Anna de Chambertin. Je suis en effet votre bourreau. Je tâcherai de faire mon office le plus efficacement possible afin que tout se fasse sans douleur.

Un signe de tête puis il salua la duchesse.

Enchanté également, votre grâce Ellesya de la Louveterie Arduilet.

Moue songeuse et boudeuse à la fois.

Le Lavardin? Il se peut que j'y ai fais un bref passage, pour la forme.

Changer de sujet. Ce n'était pas, Etienne s'en souvient, un bon souvenir et encore moins un sujet de conversation pour Lexhor.

La magnifique duchesse d'Auxerre n'est pas encore là?
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Message par Ingeburge Mar 29 Nov 2011 - 0:13

Depuis quelques minutes, ses doigts blancs, négligemment, jouaient avec un anneau d'or pur et elle, regardant ailleurs, ne prenait garde à cet amusement qui n'avait de la banalité que l'apparence. Il s'agissait de son alliance, de celle que, quelques années plus tôt, le seul homme qu'elle ait jamais connu, lui avait passée au doigt. Cet époux adoré et maudit avait depuis été excommunié et l'union ainsi dissoute, mais jamais elle n'avait cessé de porter cette bague dépouillée et simple même si celle-ci avait été, depuis, savamment cachée sous une autre, au chaton plus imposant. Néanmoins, elle s'interrogeait maintenant chaque jour sur la pertinence d'arborer, même dissimulée, cette manifestation d'un mariage qui n'était plus. Vittorio était mort depuis des années maintenant et elle, bien avant encore et cet amour, naïf et crédule, avait lui aussi fini par s'éteindre pour laisser place à une tendresse dénuée de nostalgie.

L'anneau roula jusqu'à un parchemin déplié et vint buter contre l'un des coins de celui-ci, retombant finalement dans un bruit léger. La lettre venait du vicomte du Tournel et là où quelques secondes plus tôt, elle s'était montrée indécise, hésitante, elle se saisit de sa bague nuptiale et la glissa résolument à son doigt, souhaitant repousser, comme à chaque fois, l'instant de sa défaite. Pourquoi l'avait-elle donc invité? Elle se souvenait de la conclusion de sa missive. « Néanmoins, je vous fais mander cette invitation, bien gênée de devoir reconnaître que j'aurais aimé que vous soyez présent, à mes côtés, en cette soirée importante pour moi. » Idiot, assurément, mais elle n'avait pu s'en empêcher. Elle regrettait, maintenant qu'elle avait la certitude qu'il ne viendrait pas à Auxerre – certitude envisagée dès qu'elle lui avait rédigé cette coupable invite – de s'être laissée à une franchise qui, elle le pressentait, ne lui vaudrait que des ennuis. Pourtant, elle avait dit vrai et le pensait tout autant, elle aurait voulu qu'il soit là, à Auxerre, lors de cet événement qui représentait beaucoup à ses yeux. Le vélin fut refermé puis repoussé, laissant apparaître une autre lettre.

De contrariée, la Prinzessin vira irritée. Cette missive-là, elle venait de la Flamboyante Maîtresse Equine, comme celle juste en-dessous, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle nourrissait de peu amènes sentiments à l'égard de la Chambertin qu'elle se proposait justement d'anoblir aujourd'hui. La raison de cette ire? Le refus d'Aelith de participer à la campagne électorale et de s'inscrire sur la liste dédiée. La duchesse d'Auxerre n'avait tout simplement pas le temps de faire la promotion du parti auquel elle appartenait puisqu'elle multipliait les tâches au sein du conseil ducal et la réponse négative de la jeune fille l'avait énormément déçue et ce, à un moment où elle était exténuée. Elle y avait vu un signe funeste, un mauvais augure alors qu'elle avait simplement recherché de l'assistance et du soutien parmi les membres de son premier cercle, parmi ses intimes. Elle s'était sentie flouée et à la veille de l'ouverture du scrutin bourguignon, et en ce jour, elle n'était ni en veine d'amabilité, ni en position de supporter des mondanités. Elle ne pouvait pourtant y couper et chaque arrivée que venait lui annoncer un valet prévenant la rapprochait de l'instant où il lui faudrait paraître.

C'est à cette apparition qu'elle se consacrait entièrement, elle occupée à choisir ses bijoux et gemmes, une des caméristes à achever sa coiffure. Cette dernière serait simple et de bon goût, deux longues nattes, ornées à leur extrémité d'un ruban assorti à son habituelle vêture sombre. On venait de lui passer, par-dessus une cotte moulante de soie noire, une houppelande de taffetas du même à l'encolure en V garnie d'un tassel, aux manches évasées à partir du coude, à la traîne courte, le tout rebrodé, en noir aussi, d'arabesques stylisées figurant des branches d'aubépine. Un voile de mollequin de la même couleur que le luxueux vêtement fut déposé sur sa tête et maintenu en place par des épingles et la couronne ducale passée dessus. Le collier de l'Ordre de la Toison d'Or fut la touche finale à cette mise simple mais identifiant clairement celle qui l'arborait. Un dernier coup d’œil fut jeté à la lettre de la rouquine et dans un soupir, elle se leva.

Il n'y avait, après avoir traversé l'étage qui lui était entièrement réservé, qu'un escalier à descendre pour accéder à l'Aula Magna, elle n'eut donc guère le loisir de s'appesantir sur les différentes réflexions qui l'avaient absorbée durant ses préparatifs. Le masque, dès lors, fut arboré et c'est d'un air parfaitement lointain, quasi éthéré, qu'elle passa la porte dissimulée dans la tenture qui lui permettait de pénétrer dans la grande salle. Elle entra ainsi par le mur contre lequel était adossé sa cathèdre et elle put, à peine arrivée, englober la totalité des invités présents. Les deux seules personnes qui devaient être là, impérativement, furent découvertes, sans perdre de temps, et ce d'autant plus qu'elles se trouvaient ensemble mais c'est avec une réelle satisfaction qu'elle remarqua son adorable filleule, la sœur de celle-ci, la Demesquine et son époux, vassaux de la sœur en question, la vicomtesse de Vitry et d'autres encore qui ne lui étaient pas forcément connus. Et pour Auxerre, il y avait Tullia et Theudbald, les autres n'ayant pas daigné traîner leurs guêtres jusqu'au château. Elle se contenterait de cette auditoire, les reproches tomberaient plus tard, elle désirait bien trop en finir pour gaspiller son temps à comprendre le pourquoi de cette désaffection. D'un pas souple, elle se rapprocha du duo formé par Aelith et Lexhor, non sans adresser quelques légers signes de tête aux personnes croisées et dans un souffle, elle les salua tous deux :

— Aelith-Anna. Orléans, bienvenue à Auxerre. Merci à vous d'avoir fait le déplacement, je sais qu'en ces temps troublés, voyager s'assimile à une gageure.

Son regard pâle quitta un bref instant ses interlocuteurs et elle se prit à penser à nouveau à cette alliance arborée comme une protection et avec laquelle, sans se rendre compte, elle jouait à nouveau.
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Message par Aelith Sam 3 Déc 2011 - 20:40

Si Aelith avait fort bien compris, dans les missives échangées avec sa future suzeraine, que cette dernière était visiblement irritée contre elle, elle ne pouvait s'imaginer que c'était dans cet état d'esprit même qu'elle se rendait à l'instant dans l'Aula Magna. Lorsqu'elle la vit, donc, elle la salua, se fendant d'un sourire sincère, heureuse de se retrouver ici en ce jour, envers et contre tout.

―Votre Altesse.

Elle avait déployé des trésors d'ingéniosité pour passer du cadavre auquel elle ressemblait quelques mois plus tôt à la jeune femme qu'elle était aujourd'hui. Outre les heures de sommeil qu'elle s'était imposées et les bains brûlants qu'elle avait pris, elle s'était forcée à manger. Et le regrettait aujourd'hui: la moindre odeur de nourriture lui soulevait le coeur, et elle redoutait légèrement le moment où l'on passerait à table. Pourtant, elle ferait avec: c'était son jour. Et après tout, le résultat était plutôt probant. En outre, il y aurait nécessairement des fruits, seule nourriture qu'elle avalait avec appétit.

Quittant ses pensées alimentaires, elle se concentra sur la tâche qu'il lui faudrait remplir en ce jour. Et qui ne tarderait pas à s'annoncer. La Prinzessin s'étant entièrement chargé des invitations, la Flamboyante ne savait guère qui avait répondu, et qui l'avait fait de manière positive ou non. Risquant un regard vers la grande porte, elle s'enquit donc auprès de sa future suzeraine:


―Attendons-nous encore des convives?

Peut-être le sujet n'était pas le plus indiqué à aborder, cependant... Il manquait certains Auxerrois, et la Duchesse ne pouvait pas ne pas avoir remarqué leur absence...
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Message par Lexhor Lun 5 Déc 2011 - 22:59

Un vent glacial, mille fois plus froid que le mistral, s'est abattu sur l'Aula Magna...La glaciale avait son entrée, mordante comme un vent froid d'hiver...le regard noir était dur et contrastait avec le teint porcelaine de la peau. Il y avait de quoi faire dans ses braies, même pour le plus courageux des guerriers...
Légère inclinaison du buste la duchesse d'Auxerre le salua.


Dieu vous garde votre... l'éternel problème...Altesse? Non l'empire c'est caca et ça peut l'énerver...grâce! Oui, bien...en plus c'était à ce titre là qu'elle anoblissait. Quel sang froid...Maintenant se taire.
Un regard vers la rouquine, une légère pensée traversa alors l'esprit du duc...bûcher? Manquerait plus qu'elle soit gauchère...Mais a priori non, Ingeburge n'avait pas prévu de se réchauffer avec un brasero vivant...
Quoi qu'il en soit la question était perspicace, à croire qu'elle lisait dans les pensées du héraut, qui allait poser la même question. Froncement de sourcils et nouvelle pensée. Bûcher? Ha non non, toujours pas. Arrêter de penser, la migraine pointe son nez.
Simple regard interrogateur vers la gothique...ne pas trembler, ne pas claquer des dents, ne pas lui montrer qu'on a peur sinon c'est certain, elle attaquera...
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Message par Ingeburge Ven 9 Déc 2011 - 20:39

— Non.
Ce n'était pas la vérité mais ce fut la seule réponse qui vint aux lèvres d'Ingeburge à la suite de la question d'Aelith. Il y avait bien d'autres personnes attendues, tant parmi les invités que les gens de la mesnie d'Auxerre et au final, seule une personne avait décliné l'invitation, celle-là même qu'elle avait conviée sans aucun espoir de la voir. Pour le reste, aucun retour, il avait donc été vraisemblable d'accroire que tous viendraient, d'autant plus que la majorité était bourguignonne. L'examen rapide qu'elle avait effectué en entrant dans l'Aula lui avait démontré que ses prédictions étaient totalement fausses et au final, elle n'en avait pas été si surprise que cela; envoyer des invitations à des événements divers et variés était son lot et elle avait pu remarquer, au fil du temps, que les bonnes manières se perdaient et ce constat ne l'inclinait pas à s'ouvrir bien davantage au monde, bien au contraire. Songeuse, la duchesse d'Auxerre ne dit rien de plus.

Il y eut un peu de mouvement, la domesticité auxerroise s'affairant, leur maîtresse étant apparue, à dresser le buffet. Carafons, pichets et hanaps furent disposés, diligemment, la nourriture étant destinée à être servie une fois l'octroi achevé. Ce détail organisationnel rappela à Ingeburge que c'était à elle d'agir pour que ce fameux anoblissement ait lieu et se tournant à nouveau vers le duc d'Alluyes, elle indiqua :

— Commençons donc.

Et guère plus bavarde qu'avec Aelith, la Prinzessin replongea dans le silence et, sur une légère inclinaison de tête à destination de ses deux interlocuteurs, elle s'éloigna afin de rallier sa cathèdre. Là, avec précautions, elle s'assit, prenant garde à ne pas froisser le taffetas coûteux de sa robe et une fois bien installée sous son dais, elle prit la parole à voix intelligible et claire :
— Le bonsoir à tous. Je tenais d'ores et déjà, avant que nous débutions, à vous remercier d'avoir fait le déplacement jusqu'à Auxerre. Il m'est doux de vous avoir à mes côtés en ce jour important pour le duché qu'il plut à la Bourgogne et au Très-Haut de me confier. Je vous invite donc à prendre place mais aussi à profiter des rafraîchissements proposés si vous le souhaitez.

Ses prunelles pâles s'attachèrent alors au visage de la Flamboyante Maîtresse Equine qui, manifestement, avait pris en compte la requête de la Froide de tout mettre en œuvre pour présenter un visage acceptable le jour de son anoblissement. Les couleurs, la flamboyance et la santé semblaient être revenues. Ce fut comme un apaisement pour Ingeburge qui, dans un souffle, lança :
— Aelith-Anna.
Avant, d'une voix plus ferme, de reprendre le prénom afin de demander :
— Aelith-Anna, veux-tu devenir ma femme sans réserve?

Les mains blanches et baguées se tendirent, paumes tournées vers le ciel, invitation à la rouquine de s'approcher et de s'en saisir.
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Message par Lexhor Dim 11 Déc 2011 - 12:04

Plus glaciale encore qu'à l’accoutumée, la froide se fit entendre, claire et protocolaire. Elle n'avait, quelle surprise, visiblement pas très envie de faire traîner les choses. Sûrement avait-elle tout préparé au millimètre, déformation professionnelle, et que tout se passerait comme prévu.
Le Héraut hocha la tête pour accuser réception du message et se mit en position derrière son pupitre, afin d'assurer son rôle de témoin de l'échange de serment qui prenait les allures d'une déclaration de mariage. En Orléans d'ailleurs, avec une telle entame, le duc aurait sûrement osé une allusion graveleuse. Une femme avec une femme...Un léger sourire, très vite réprimé, et le regard qui se tourne vers la rouquine. Une de plus...
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Message par Aelith Dim 11 Déc 2011 - 13:03

Il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, n'est-ce pas?

Aucune raison de trouver la Prinzessin plus froide qu'à l'accoutumée, aucune raison de mésinterpréter ses regards et ses silences, aucune raison de laisser ses mains trembler. La Flamboyante lissa donc les plis imaginaires de sa robe pour donner le change au frémissement de ses longs doigts fins, relevant finalement les yeux vers sa future suzeraine.

Et bientôt, le futur deviendrait présent.

Le discours d'entrée dans la cérémonie fut bref: que la Froide ait décidé d'en finir au plus vite ou qu'elle soit simplement heureuse d'entrer dans le vif du sujet, une seule chose était sure, le Seigneur d'Irançy pourrait bientôt étancher sa soif du côté du buffet. Quant à Aelith, à qui s'adressait la question devenue rhétorique tant la Duchesse d'Auxerre savait - ou, aux yeux d'Aelith, devait à tout le moins savoir - quelle serait la réponse, elle s'avança au devant de sa maîtresse, ne se doutant même pas des pensées du (vilain) héraut. D'un geste contrôlé, elle déposa ses mains au creux de celles d'Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg. Si la pâleur des membres était approchante, le contact ne pouvait en être que différent: malgré les baumes et tout le soin qu'Aelith avait accordé à ses mains, ces dernières gardaient cette légère sécheresse, cette infime rugosité qui témoignait des heures passées au contact des rênes. Cela étonnerait-il la Duchesse?


―Je le veux, articula-t-elle clairement.

Ces paroles, en tout cas, ne la surprendraient pas.
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Message par Ingeburge Lun 12 Déc 2011 - 0:38

Rien n'étonna la duchesse d'Auxerre qui s'était mentalement préparée au choc qu'elle allait recevoir, celui qui la bouleverserait jusque dans ses entrailles, sentir une personne entrer en contact, ne serait-ce que furtivement, avec elle. Ce choc-là, volontairement provoqué, elle l'avait déjà vécu deux fois, quand elle avait pris Ptolémée et Theudbald pour vassaux et parce qu'elle l'avait déjà vécu et parce qu'elle l'avait voulu, elle avait anticipé ce que serait ses répugnances. Alors, de ces mains sèches, elle ne retint que les mains, toute à son effroi qui ne manifesta pas une crispation des siennes autour de celles d'Aelith. Le regard, lui, ne cilla pas, il se vrilla à celui de la Chambertin, comme pour conjurer ce foutu sort qui l'avait faite ainsi, comme pour ne penser à rien d'autre qu'à ses deux prunelles-là et certainement pas à ce contact. Fort heureusement, c'était Aelith, Aelith-Anna comme cela avait été Ptolémée et Theudbald. D'une autre que ses proches, elle n'aurait jamais accepté le toucher. Envolée l'irritation ressentie quelques minutes plus tôt alors que songeuse, elle laissait ses caméristes achever de la préparer. C'était Aelith-Anna, celle qui avait su aller au-delà de l'image de celle que d'aucuns se piquaient d'appeler la Froide et celle qui avait su gagner une confiance bien rarement octroyée. C'était basique, naturel, presque primitif; une relation simple, sereine, saine, sans lutte, sans animosité, sans relation de pouvoir. Oui, elle était la maîtresse et Aelith l'employée et oui, elle était sur le point d'être la suzeraine et Aelith la vassale mais il n'y avait pas de rapport de force. Par la confiance et par le respect, voilà comment Ingeburge avait toujours choisi ses vassaux et comment elle avait choisi Aelith. Elle ne le dirait peut-être jamais, c'était certain mais ces deux mains offertes, dans leur plus parfait dépouillement, ces deux mains par lesquelles elle se rendait vulnérable valaient tous les discours du monde.

Pourtant, parler, il le faudrait. Elle s'exécuta :

— Alors tu seras la mienne.

D'un mouvement de tête, elle regarda vers le domestique qui avait pris place à côté du cassone. Le contact visuel avec Aelith fut rompu avant que celui, manuel, le fut à son tour quand le valet, après avoir récupéré un objet dans le coffre venu de Florence, le rapporta à la duchesse. Celle-ci s'en saisit, religieusement et avec la même dévotion, dégagea de son enveloppe de soie ce qu'elle considérait être comme son trésor le plus précieux. Il s'agissait de son Livre des Vertus, le sien, celui qui était réservé à son son seul usage et qui était rarement sorti et feuilleté tant il était précieux : enluminures riches et textes calligraphiés en lettres d'or et d'argent sur des vélins teints en noir. Les Heures Noires de la duchesse d'Auxerre. La couverture, déjà une œuvre d'art à elle seule, en fut présentée à Aelith, pour qu'elle y appose ses mains et prête serment. Elle demanda :
— Jures-tu sur le saint Livre des Vertus de te présenter librement à moi, de tout recevoir de moi en sachant à quoi tu t'engages, de ne jamais agir contre mes intérêts et les terres d'Auxerre, d'en aucun cas ne me nuire; jures-tu enfin de m'être toujours fidèle?

Le jeu des questions-réponses continuait donc, rituel. Quand elle aurait répondu à cette nouvelle interrogation, Aelith-Anna de Chambertin, pour la première fois, prêterait solennellement allégeance.
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Message par Aelith Jeu 15 Déc 2011 - 17:11

Le Livre des Vertus.

Les deux médailles aristotéliciennes, installées tout contre sa peau, au creux de sa gorge.

Le poids d'une promesse. La peur de finir comme son père. Et la foi, seul rempart contre toute folie.

La Flamboyante aurait sans doute eu peur d'apposer ses mains sur ce trésor d'ouvrage si son esprit n'était pas entièrement tourné vers la promesse qu'elle allait formuler, et qui liait enfin les deux morceaux du puzzle.

Entière.

C'était ainsi qu'elle serait, lorsque les mots auraient franchi la barrière incarnat de ses lèvres. Enfin entière, rassemblée, unie avec sa propre histoire. Les retrouvailles avec elles-mêmes s'effectueraient au moment même où elle se lierait à une autre. Ironie? Non, cela avait quelque chose de sensé, et de sensible. Aussi déposa-t-elle sans crainte ses mains libérées de l'étreinte ducale sur le Livre qui lui était présenté, redisant ces paroles qu'elle avait répétées en silence, en son âme, en attendant l'instant:


―Je jure, sur le Saint Livre des Vertus, de me présenter librement à vous, et de tout recevoir de vous, sachant parfaitement ce à quoi je m'engage. Je jure de ne jamais agir contre vos intérêts, ni contre ceux d'Auxerre, et de ne vous nuire en aucun cas.

―Je jure enfin de vous être toujours fidèle, et de vous apporter aide et conseil chaque fois que vous le désirerez, chaque fois que vous le demanderez, chaque fois que ma présence à vos côtés sera nécessaire.


"A cela je ne manquerai pas, sous peine d'être arrachée à moi-même." Mais cela ne serait pas formulé; en avait-elle seulement le droit? Peut-être la Duchesse, dans l'éclat du regard ou l'absence de battements de cils, le devinerait.

Et si non, il ne resterait plus qu'à le prouver chaque jour que le Très-Haut ferait.
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